Christophe Girard I Accordéon, compositions
Anthony Caillet I Flugabone, euphonium
Smoking Mouse, c’est un voyage, une musique créant images et formes tendant à s’affirmer, se diluer, se transformer. C’est l’évocation d’un chant de la terre, un regard sur la simplicité et la complexité du monde.
Le duo Smoking Mouse fait partie des formations émergentes du Jazz Français. Anthony Caillet (Euphonium et Flugabone) et Christophe Girard (Accordéon) ont fondé ce groupe en 2011 et joué dans de nombreuses salles et festivals en France et en Europe (D’Jazz Nevers, Ystad Sweden Jazz Festival, Saveurs Jazz Festival, Biennale de Jazz du Centre des Bords de Marne, Surgères Brass Festival…)
Cette formation atypique nous surprend par son agilité, son développement sonore quasi orchestral et son timbre. L’écriture et l’improvisation se mêlent jusqu’à ne plus les distinguer, au service d’une histoire, d’une sensation.
Après leur premier album Nebula paru chez Klarthe (distribué par Harmonia Mundi), Smoking Mouse propose Terracotta, leur nouvel album à paraître chez Babil.
Anthony Caillet et Christophe Girard sont aussi Lauréats JazzMigration#4 avec leur quintet Melusine.
Débridée, intime et généreuse, la musique de « Smoking Mouse » fait appel aux sens. Fondé en 2011, ce duo possède une identité forte, entrant dans le monde du jazz avec un style narratif qui mêle écriture originale et improvisation.
A travers ce projet, ces deux musiciens proposent un véritable voyage aux esthétiques multiples ; exigeant, libre et surprenant dans sa palette de timbres et de dynamiques différentes.
2015
L’album «Terracotta» est un nuancier de couleurs appelant l’imaginaire visuel par le son. Chaque morceau évoque une teinte, une tonalité propre qui s’éclaircit ou s’obscurcit dans le temps, qui s’étire, se densifie, se dilue ou s’affirme. Pour autant, Smoking Mouse échappe au concept en proposant l’intégration de ce nuancier dans une narration. Raconter une histoire, en suggérant les formes et les couleurs à l’auditeur, voilà le récit de ce «Terracotta».
2019
Samedi, c’est par un splendide duo que débute la deuxième journée de ce festival. Le jeu d’Anthony Caillet apparaît comme une publicité vivantepour l’euphonium tant il démontre à chaque morceau l’extraordinaire éventail de possibilités de cet instrument. Sur Nebula, morceau éponyme de leur disque (paru chez Klarthe, distributionHarmonia mundi), il fait des merveilles. Son intervention, après une introduction poignante de Christophe Girard est d’une douceur sidérante. Dans les notes qu’il produit, il semble ne garder quel’enveloppe du son. Il émet une série de phrases à la légèreté liquide, comme une symphonie de bulles, avant que le son ne se charpente progressivement. Un peu plus tard (je crois que c’est dansFinish) il explore les possibilités de l’euphonium dans le grave, avec des phrases renforcées par l’accordéon qui joue à l’unisson. Dans un autre morceau, Impedance, on entend l’euphoniums’ébattre dans l’aigu. Cela fait comme des petits serpentins et suggère une forme de fragilité attendrissante. Il y a quelque chose d’émouvant à voir les éléphants (baryton, saxophone basse, tubaou euphonium) adopter des attitudes de ballerines…Cette virtuosité instrumentale est mise au service des compositions de l’accordéoniste Christophe Girard. Elles sont d’un lyrisme épuré. Onrelève beaucoup d’espace dans ces compositions (et dans les improvisations qui les prolongent). Cette dimension lyrique et mélodique forte se double d’une sorte d’urgence qui doit beaucoup àChristophe Girard. C’est lui, qui sans cesse, verse de l’huile sur le feu. Il propulse des lignes de basse ardentes, vibrantes, dynamiques qui obligent Anthony Caillet à donner le meilleur delui-même. Christophe Girard sait aussi donner du volume à la musique grâce à sa virtuosité polyrythmique. Dans son chorus sur Impedance, il ajoute de nouvelles voix à la main gauche et à la maindroite, donnant une dimension orchestrale à cette musique jouée en duo.
Jean-François Mondot - Journaliste (Jazz Magazine)
Le temps qu'il fait sur les bords de Marne : il est beau. Et le temps du retard, une bourre de quelques minutes suffisantes pour louper lepremier morceau de Smoking Mouse, duo accordéon et trompettes qui ouvre la journée. Je ne parlerai pas non plus de ce premier morceau. Tout ce qu'on peut rater...J'arrive sur ''Nebula'', titre bien nommé : Anthony Caillet souffle de pesantes fondamentales à l'euphonium et laisse Christophe Girard se dépêtrer dans son solo d'accordéon, avec tout cet espace ça doit être dur. Mais tout va bien. Ils inversent, ça continue d'aller ; de plus en plus nébuleux. L'euphonium, c'est quand même un sacré instrument. Dans les bras musclés et déliés d'Anthony Caillet, un bébé bercé avec tendresse et une très grosse voix. Anthony Caillet en fait un peu tout ce qu'il veut de ce sacré instrument, comme cette respiration continue sur ''Finish'' le mal-nommé – ça n'était pas la fin, ndlr – utilisée pour façonner des sons d'exotique indécision. Presque, on eut dit des chants ditoniques tibétains. Le duo joue avec un plaisir évident les compositions de l'accordéoniste Christophe Girard qui constituent leur jeune répertoire. Dans ce dernier, on trouve : un gros travail sur les timbres, qui fait souvent reprendre les thèmes par chacun des instrumentistes pour en explorer la matière mélodique (''Fixed''), une sophisticationharmonique de l'écriture qui fait belle la part de la virtuosité, et on ne s'en plaint pas. Beaucoup d'effets également, souvent efficaces : crescendo ostinatés, ostinato crescendisés,modulations, groove associé à un lyrisme très ouvert, beaucoup de choses fort bien conçues, qui surtout donne à entendre des échappées marquantes, notamment ce solo dément de Girard sur ''Impedance'', proprement scandaleux.
Pierre Tenne - Journaliste à Djam
Thierry Escaich. Live session au Studio la Menuiserie. Images: Anthony Caillet. Son : Rémi Bourcereau
Anthony Caillet – Euphonium et Flugabone. Christophe Girard – Accordéon et Composition. Mathieu Fisson – Réalisation et Mixage